Le Santon de Provence, dans sa plus pure tradition

origine des santons remonte aux premiers siècles du Christianisme, c’est la réprésentation de la nativité. Selon la tradition, la première crèche fut faite par saint François d’Assise. Les santons étaient vivants, et le décor naturel. La mère de saint François était provençale, et l’on pense qu’elle apporta cette coutume en Provence : Marseille eut sa première crèche en 1224 (pour vous dire que chez nous, c’est une vieille histoire marseillaise); Avignon en 1326.
 

santon provençalSanton de Provence n tout cas, c’est en Provence que la tradition de la crèche est devenue par la suite la plus vivante, et aussi la plus charmante par ses détails. Dans un délicieux anachronisme, les Provençaux ont créé autour de la crèche tout un petit monde de personnages empruntés à leur vie familière, faisant ainsi renaître Jésus en Provence. Les premières nativités se composaient seulement de la Sainte Famille, de l’âne et du bœuf, et de quelques bergers avec leurs moutons, et ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle qu’apparaissent tous ces personnages sortis de la vie rurale et artisanale de la Provence.

est pourquoi, exceptés la Sainte Famille et les Rois Mages qui sont représentés en costumes bibliques, tous les autres santons portent les vêtements des XVIIIe et XIXe siècles.

est, en effet, à cette époque que l’on voit apparaître les premiers maîtres santonniers, qui emprunteront leurs personnages aux crèches vivantes, aux “pastorales”, et surtout à la vie même de la Provence. Il y a le vieux berger, la paysanne avec son chou et sa tresse d’aulx, le pêcheur et la poissonnière, la vieille Arlésienne, le meunier et le célèbre Bartoumieu, le pistachié… Le vrai maître santonnier est un créateur par émotion, il crée ses propres personnages ; tous différents, ils ont cependant un point commun : ils apportent une offrande, un fruit, ou un symbole de leur travail, ou un cadeau de circonstance comme la femme à la poule noire dont le bouillon était recommandé aux nouveaux-nés. Les santons, traduction provençale de “petits saints”, méritent bien leur nom.

Santon bergere fut tout d’abord un produit de luxe, réservé aux seigneurs, habillé de soieries, fait dans les matières de son choix, bois, carton, verre, plomb, albâtre, mie de pain, argile… J’en oublie, mais les musées en témoignent.
Puis, l’exploitation des carrières d’argile, pour la fabrication des tuiles et carreaux, offrit une matière première facile et bon marché qui a démocratisé le santon en le faisant d’une pièce et dont la taille a diminué jusqu’à même devenir les “puces” de quelques millimètres.

ais, qu’ils soient grands ou petits, hétérogènes – habillés de tissus – ou monolithiques – entièrement en terre–, les traditionnels santons de Provence sont à l’image de notre soleil de Provence, chauds, lumineux, simples mais fiers et si gentils qu’on jurerait qu’ils ont “l’accent”, et même qu’ils sont vivants.

our être populaire, le santon doit rester populaire.