La crèche de Noël, une tradition Provençale

Les origines



Dès le XVIIe siècle, les Marseillais célèbrent avec ferveur l'enfant Jésus : du jour de Noël jusqu'après l'Octave de la Purification, le Dieu enfant est exposé à la vénération de tous dans une crèche. Après avoir débuté à l'Oratoire, ou elle a longtemps été pratiquée en particulier, cette dévotion devient commune et publique pour finalement gagner l'ensemble de la ville.

A la fin du XVIII e siècle, les Marseillais se pressent devant les grandes crèches d'église, à l'époque seulement une faible minorité de foyer possédant des crèches de verre filé ou de mie de pain précieusement exposées dans des niches vitrées.

Imitant les cérémonies religieuses, les enfants, pour leurs parts, jouent à la "capello" (chapelle). Ils utilisent alors une collections de petits saints, "les santouns", miniatures spécialement réalisées à leur usage et inspirées des "santibelli", qui sont ces réductions des statues d'église qui protégeaient les familles et les maisons.

Cette tradition enfantine va jouer un grand rôle dans la naissance, à Marseille, du santon d'argile, car celui-ci est bien né dans la cité phocéenne, très exactement dans les ruelles du quartier du Vieux port, entre la butte Saint-Laurent et l'église des Accoules.

A la fin de la Révolution, un Marseillais des vieux quartiers, Jean-Louis LAGNEL (1764-1822) amorce une important production en série de figurine en argile, moulées et peintes. Prenant modèle sur les "santouns" dont elles vont porter le nom, ces figurines sont destinées alors à des crèches familiales.

Pour créer ses personnages, Jean-Louis LAGNEL, s'inspire des petits métiers de l'époque et des rues de Marseille. Son influence est toujours sensible aujourd'hui, tant sur les modèles qui existent que sur la façon de concevoir le métier de santonnier.


D'après « CRECHES ET SANTONS DE PROVENCE » de Régis BERTRAND aux éditions Barthélémy.